Éditorial

Chères lectrices, chers lecteurs, Vous tenez entre vos mains notre, votre, sixième numéro de Perspectives protestantes et, selon notre jeune tradition, il contient le texte des conférences de la journée d’étude, qui s’est tenue le 29 avril dernier sous le titre « Dans les impasses, quelle espérance ? ». Si nous étions peu nombreux, les conférences ont été d’une haute tenue, comme vous pourrez le constatez en lisant les deux textes ci-après. Nous ne pouvons que remercier une fois encore nos deux orateurs pour leurs contributions si riches et pertinentes, ainsi que pour leur talent pédagogique.

Le premier texte est celui d’Alice de Rochechouart, doctorante à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE, Paris), « La philosophie peut-elle encore penser l’espérance ? ». Poser la question, c’est nécessairement poser celle du rapport entre la philosophie et la théologie. L’espérance, concept chrétien, n’est en effet pas immédiatement pensée comme pouvant appartenir au champ de la philosophie, mais Alice de Rochechouart nous montre que cette appartenance est non seulement possible mais légitime. La philosophie a pensé l’espérance, de manières très différentes, et peut encore le faire aujourd’hui. Emmanuel Kant, Ernst Bloch et Jacques Derrida sont les guides que nous offre notre intervenante pour penser l’espérance philosophiquement. Et dans chacun de ces cas, c’est une (re)configuration des rapports entre théologie et philosophie qui est proposée.

Le second texte est de Stéphane Lavignotte, pasteur de l’Eglise Protestante Unie de France, mais aussi écrivain et écologiste, « Une espérance sans objet, un Royaume au cœur de la réalité ». Il adopte un point de vue résolument théologique, s’appuyant sur deux grands théologiens du siècle passé, Dietrich Bonhoeffer (théologien luthérien ayant vécu sous le Troisième Reich, né en 1906 et mort exécuté en 1945) et William Cavanaugh (théologien catholique ayant vécu sous le régime de Pinochet, maintenant professeur à la DePaul University de Chicago). Sur les traces de ces deux grands témoins ayant vécu dans les impasses fort sombres du 20e siècle, il montre comment l’espérance chrétienne s’attache à tenir ensemble dimension personnelle et dimension collective de l’espérance. Une espérance qui, dans les impasses de nos vies, ne nous invite pas tant à nous projeter dans un Royaume à venir qu’à tenir ici et maintenant, précisément dans l’impasse. Une espérance qui n’est pas celle que j’ai, mais celle de Dieu qui, en moi, espère quand je ne peux plus espérer.

Avant de vous souhaiter une bonne lecture, il me reste deux choses à vous annoncer.

La première est que notre revue dispose maintenant d’un site web, que vous trouverez à l’adresse suivante : www.perspectivesprotestantes.ch

Vous y trouverez d’ores et déjà nos anciens numéros : édito et sommaire pour les 3 derniers numéros (y compris celui-ci), numéros complets pour les plus anciens. Vous y trouverez aussi les informations nécessaires pour nous contacter, vous abonner, et en temps voulu les informations sur les prochains numéros, les journées d’études, etc. N’hésitez donc pas à partager cette adresse autour de vous pour faire connaître cette revue !

La seconde est un simple rappel : n’oubliez pas, si vous souhaitez continuer à nous lire et à nous soutenir, de vous réabonner pour l’année 2018 ! Si nous prenons beaucoup de plaisir à préparer cette revue pour vous, nous espérons qu’elle répond à vos attentes et vos espérances. N’hésitez donc pas à nous écrire pour nous dire ce que vous en pensez, nous faire des suggestions d’améliorations et/ou de thèmes que vous aimeriez nous voir aborder dans les prochains numéros. Nous comptons sur vous !

Sandrine Landeau
assistante-doctorante à l’UNIGE