Croire ou penser, faut-il choisir?

Sur une vieille brochure commune des facultés de théologie de Genève, Lausanne et Neuchâtel, qui date de 2006 - et donc d’avant l’ère des « capsules vidéo » - on pouvait lire les questions les plus fréquentes posées par de potentiels étudiants. L’une d’elle témoignait d’un vrai souci, car elle reprenait LE reproche que les milieux dits croyants adressaient aux milieux dits académiques : « peut-on perdre la foi en étudiant la théologie ? ». Réponse de la brochure : « à l’évidence, la théologie malmène les convictions religieuses qui ne supporteraient pas une remise en question. Mais en exposant la foi à la critique de la raison, la théologie la structure et la fait mûrir »

L’évidence en question n’est-elle pas celle qui a fait naître la Réforme ?

Si tel est le cas, et nous sommes quelques un.e.s à le croire, l’héritage qui s’offre à nous en tant qu’Eglise est d’une densité rare. Qu’allons-nous en faire ? Le récuser en pensant mieux faire, comme à peu près toutes les nouvelles générations succédant aux anciennes l’ont pensé ? L’accepter et en payer les vieilles dettes ? Le faire fructifier ? Autant de questions qu’il est utile de se poser à nouveaux frais, quitte à passer pour des intellectuels ringards ; utile non pas pour que dure notre église, en tant qu’institution, mais pour que soit pérenne sa mission, au cœur du monde.

Mais au fait, la mission d’une église protestante réformée, aujourd’hui, pour vous, c’est quoi ?