Nous sortons, lentement, d’une période de confinement. Qui nous a privé de notre liberté en nous enfermant, nous coupant les uns des autres. Alors pour ne pas perdre le lien communautaire, nous avons fait preuve d’imagination afin de lui donner forme différemment. Ainsi avons-nous pu penser que notre imagination nous permettait de déployer notre liberté, non pas perdue, mais confinée. Comme si notre imagination nous permettrait de nous affranchir des conventionnelles frontières déterminées par nos habitudes librement choisies. Et ainsi, l’imagination serait l’instrument nous permettant de rendre manifeste la liberté qui nous est constitutive. Au-delà de notre confinement.

Cependant je postule l’inverse : c’est l’exercice de l’imagination qui, transfigurant le sensible en lui donnant un autre sens, nous fait accéder à la liberté qui, elle, nous permet de déborder l’ensemble de nos constructions usuelles.

Autrement dit, c’est notre imagination qui, en nous faisant voir au-delà des normes sensibles, nous ouvre à la liberté. Celle qui autorise, communautairement, de ne pas rester enfermé dans un confinement légaliste.

Ainsi en va t’il de l’œuvre du Christ comme de celle d’un artiste. Contempler leur œuvre, avec notre imagination, nous permet d’y voir plus que celle laisse entendre en apparence. En cela, nous déplaçons les frontières au sein desquelles nous restions confinés nous ouvrant des champs qu’il nous appartient de mettre en forme, en toute liberté.

Reste à savoir si nous sommes d’accord d’imaginer d’autres demains que ceux que nous éprouvons aujourd’hui. Et donc d’assumer cette liberté offerte.